2ème Marche Réunionnaise pour le Climat : Faire face à une situation alarmante

Dans son dernier rapport publié le 8 octobre 2018, le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’évolution du Climat (GIEC) a alerté de nouveau sur les lourdes conséquences d’une augmentation des températures au-delà de 1.5°C par rapport aux niveaux préindustriels. Comme le souligne Alexandre Shields dans son article paru début janvier 2019 sur le site d’information « LeDevoir » : « les années se suivent et le thermomètre planétaire continue de grimper dangereusement ».

En effet, selon le rapport du GIEC, les 4 dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées. Il est révélé que la température mondiale moyenne est aujourd’hui supérieure de 1.1°C par rapport à la situation qui prévalait avant l’ère industriel et le développement de l’activité humaine basée sur la combustion des énergies fossiles. La publication des données par le GIEC a notamment fait réagir le directeur de Copernicus (Programme Européen de Surveillance de la Terre) qui a qualifié les signaux d’alarmants. De plus, le très sérieux magazine scientifique « Nature », constate que le réchauffement climatique accélère la fonte des glaces du Groenland qui disparaissent aujourd’hui à un niveau très élevé. Ainsi, dans l’hypothèse où toute la glace du Groenland fondait, le niveau des océans augmenterait de 7 mètres. Pire encore, selon le quotidien britannique « Le Guardian », le niveau des océans est déjà en train de monter à cause des gaz à effet de serre issus de l’activité humaine, soit l’équivalent de trois à six bombes atomiques chaque seconde. Il nous faut bien comprendre que la planète a déjà gagné 1.1°C alors que le cadre de l’Accord de Paris signé en décembre 2015 avait fixé une trajectoire climatique maximale de 1.5°C d’ici 2030. Et que pour y parvenir, l’Humanité devait impérativement réduire ses émissions de CO2 de 45% au cours des dix prochaines années puis les faire complètement disparaître pour 2050.

Au rythme actuel, nous n’en prenons pas le chemin. Les conséquences d’un réchauffement climatique au-delà de 1.5°Cs sont connues et multiples : vagues de chaleur, extinction d’espèces, déstabilisation des calottes polaires, montées des océans, pluies torrentielles, pertes de biodiversité, baisse de rendement pour les cultures céréalières, disparition des récifs coraliens, réduction de poissons dans les océans, augmentation des épidémies et déplacement massif de populations, c’est-à-dire de réfugiés climatiques. Ce scénario, loin d’être irréaliste, frapperait les plus pauvres et les plus vulnérables. D’autant que les engagements actuels des États signataires de l’Accord de Paris conduisent vers une hausse moyenne des températures mondiales de plus de 3°C. 4 Si d’ores et déjà un réchauffement climatique à plus de 1°C entraîne les conséquences exposées précédemment, qu’en sera-t-il avec une augmentation des températures de plus de 3°C ? C’est toute la biodiversité qui est menacée de disparaître, y compris la vie humaine elle-même sur cette planète. Or, lors de la Conférence de l’ONU sur le climat (COP24) qui s’est tenue en Pologne en décembre 2018, a été un échec. Il en est ressorti que les représentants de 196 pays ne sont pas parvenus à s’entendre pour augmenter leurs ambitions climatiques. Au rythme actuel, la barre des 450 Particule par million (ppm) serait atteinte d’ici 20 ans dans l’atmosphère et qu’il sera alors devenu impossible de limiter les bouleversements du climat planétaire.

 

Maurice Gironcel